Les étudiantes mangent mal



Pressés par leur cours et leur petit budget, les étudiants se nourrissent mal. Une habitude qui a des répercussions sur la scolarité et la santé.



Sandwichs pris sur le pouce entre deux cours, plat de pâtes vite ingurgité le soir... Contraints par leur finances ou par désintérêt, les étudiants prennent de mauvaises habitudes alimentaires, selon une enquête CSA publiée hier par l'Union nationale de mutuelles étudiantes (Usem). Une malbouffe qui ne serait pas sans incidences sur leurs facultés intellectuelles et leur santé.

L"étude montre qu'un étudiant sur cinq ne prend que deux repas par jour, quand trois sont recommandés. Près de 60% d'entre eux sautent le petit-déjeuner "parce qu'ils n'ont pas faim ou pas le temps". Résultat, le coup de barre de la matinée les incite à grignoter: 95% confient s'offrir régulièrement une barre chocolatée entre les repas. De même, les 15 - 24 ans sont les plus gros consommateurs de produits "snack", ces plats vite préparés. Autre constate, les étudiants boudent les fruits et les légumes: 14% ne mangent ni l'un ni l'autre dans la journée, alors que le ministère de la Santé, recommande d'en consommer cinq par jour.


Des carences dangereuses
Cette alimentation déséquilibrée se traduit au quotidien par une baisse de performance. "Sauter le petit-déjeuner réduit les capacités de concentration. À l'inverse, un petit-déjeuner équilibré permet d'améliorer ses capacités cognitives", souligne Marlène Galantier, nutritioonniste à l'hôpital européen George-Pompidou à Paris. Une carence en oméga-3 (graisses contenues dans les poissons gras), se solde par un déficit de mémoire, pourtant bien utile dans la préparation des examens. "A plus long terme, ces mauvaises habitudes augmentent les risques d'obésité et de développer des maladies cardio-vasculaires, relève Jean-Michel Borys, nutritionniste à Armentières (Nord). La probabilité d'avoir du diabète ou de faire un infarctus est ainsi multipliée par 4 à 5".


Un budget trop pauvre!
Pour lui, cette malbouffe étudiante s'explique par plusieurs facteurs: faible équipement électroménager, culture culinaire pauvre, manque de motivation à cuisiner et surtout précarité financière. Une étude réalisée par le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) d'Aix-Marseille en 2008 a ainsi montré qu'un étudiant sur quatre consacre moins de 100€ par mois à son alimentation. Pour y remédier, l'unef (Union nationale des étudiants de France) insiste sur le développement des restaurants universitaires qui proposent un menu équilibré à un tarif unique. De son côté, l'animateur Jean-Pierre Coffe a remis un rapport pour les améliorer. Jean-Michel Borys plaide, lui, pour de nouvelles agressives qui mettraient en garde contre les effets néfastes sur la réussite scolaire.



Đời sống sinh viên. Sự thiếu thốn nguy hiểm.